L’usage de la memoria des Sévères à Constantin : notes d’épigraphie et d’histoire

Une sélection de plusieurs sources de nature diverse, littéraire (Dion Cassius, Lactance), épigraphique (vingt-cinq bornes milliaires et quatre autels tauroboliques de Narbonnaise et Germanies), ou papyrologique (un feriale trouvé sur les bords de l’Euphrate), tirées d’une période s’étendant de la mort de Commode à celle de Crispus, permet d’explorer la variabilité des destins afin de définir un usage de la memoria à Rome et dans le monde romain qui témoigne d’une conception du temps et de la société que des recherches, portant notamment sur le martelage des inscriptions, aident à renouveler. Les figures de Germanicus, Domitien, Commode, Géta ouMaximien, sont appelées à comparaître pour enrichir notre approche du principat sur la longue durée au travers de quelques discours sur le pouvoir et ses représentations, élaborés depuis Auguste et approfondis au cours d’un IIIe siècle confronté à des mutations majeures. ; This paper analyses different destinies in order to present the use of memory in Rome and in the Roman world that bears witness to a conception of time and society from the benefits of recent research about erasure of inscriptions. The selection of evidence from literary sources with Cassius Dio and Lactantius, epigraphic ones, with twentyfive milliaria and four taurobolic altars from Narbonensis and Germaniae, to papyrological one, a feriale from Doura Europos, allows us to consider a period from the death of Commodus to the death of Crispus. The characters of Germanicus, Domitian, Commodus, Geta or Maximian, can develop our understanding of the Principate during a long time with some discourses about power and its images, built up since Augustus and carefully performed during the 3rd century AD during which important transformations have occured.