L'alternance indicatif/subjonctif dans les langues romanes. Motivation sémantico-pragmatique et grammaticalisation
2006
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Hochschulschrift
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L’emploi que font les langues romanes des modes indicatif et subjonctif diffère d’une langue à l’autre. La présente étude se veut une description de ces différences dans un état de langue récent et essaie de répondre à la question de savoir quels principes sont responsables de l’exploitation plus grande ou plus réduite de l’alternance indicatif/subjonctif. La première partie de l’étude esquisse le problème d’un point de vue théorique et se compose de trois chapitres. Le premier chapitre est consacré au choix des langues romanes (français, italien, espagnol, roumain) et à la définition des paradigmes et des contextes formels à prendre en considération (complétives d’objet direct après les verbes croire, penser, vouloir, exiger, souhaiter, dire, révéler,admettre , et leurs pendants dans les autres langues). Le second chapitre, alors, s’intéresse à la façon dont cet objet d’étude a été traité dans la littérature: il s’avère que plusieurs principes descriptifs et explicatifs ont été avancés pour les langues individuelles, mais que le point de vue comparatif est souvent laissé de côté. De plus, la plupart des études sont basées sur des données construites par le linguiste et/ou des locuteurs natifs. Voilà pourquoi il sera fait appel, dans la partie empirique de cette étude, à des données authentiques quantifiées. Avant cela, le troisième chapitre du volet théorique présente un certain nombre d’hypothèses sur le fonctionnement de l’alternance indicatif/subjonctif, en rattachant les principes avancés dans la littérature à des tendances plus générales du langage humain. À cet effet, référence est faite à la théorie de la polyphonie linguistique et aux études sur la grammaticalisation. Alors que celle-là s’applique aux emplois où l’alternance indicatif/subjonctif est sémantiquementet/ou pragmatiquement motivée ( Bob ne croit pas que son discours est (Ind) / soit (Sbjv) efficace ), celles-ci permettent de rendre compte des cas où le choix du mode est plutôt restreint et conventionnalisé (après les verbes exprimant un espoir, par exemple). Le Chapitre 3 mentionne aussi les facteurs externes à la langue qui peuventinfluer sur l’emploi des modes indicatif et subjonctif. Avant de vérifier les hypothèses à l’aide de donnéesempiriques, la deuxième partie de l’étude s’intéresse à la nature des données langagières à prendre en considération. En vue de cela, le Chapitre 4 regarde de plus près quatre sources de données, à savoir les grammaires descriptives, les dictionnaires de construction, les corpus électroniques et les groupes de discussion Usenet . Cette confrontation montre que, pour l’étude proposée dans le volet théorique, lesgroupes de discussion sont les plus indiqués, surtout en raison de leurcaractère récent et spontané, de leur disponibilité et du large contexte discursif qu’ils offrent. Afin de disposer d’un corpus homogène et suffisamment représentatif, il est cependant nécessaire de trier les données qu’on en tire – les principes de ce tri sont présentés dans le Chapitre 5. Dans l’analyse empirique, enfin, les hypothèses avancées sont confrontées aux données rassemblées. Celles-ci attestenttant la tendance à la motivation sémantico-pragmatique que des emplois modaux ‘grammaticalisés’. En général, c’est l’espagnol qui semble faire appel le plus à l’alternance indicatif/subjonctif, tandis que le français le fait le moins et que l’italien occupe une position intermédiaire. Les données confirment donc le soi-disant continuum évolutif des langues romanes. D’autre part, la mesure dans laquelle l’alternance indicatif/subjonctif est expoitée ne dépend pas seulement de la langue, mais aussi de la structure conceptuelle imposée par le verbe principal: c’est en effet à l’intérieur des possibilités offertes par cette structure conceptuelle que les langues peuvent attester un emploi plus oumoins motivé des modes verbaux. Une tendance qui, jusqu’à un certain degré, semble aller de pair avec la grammaticalisation de l’alternance indicatif/subjonctif, est l’emploi de verbes modaux ( devoir, pouvoir et leurs pendants) dans la complétive. Ces verbes, qui doublent une partie du sens du verbe principal, montrent bien le besoin que le locuteur ressent d’exprimer une idée modale dans la complétive. Modes verbaux et verbes modaux se confirment donc comme des éléments linguistiques qui participent dans l’expression du positionnement du locuteur. Les conclusions générales résument les principaux résultats de l’étude et suggèrent de nouvelles pistes de recherche. ; status: published
Titel: |
L'alternance indicatif/subjonctif dans les langues romanes. Motivation sémantico-pragmatique et grammaticalisation
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Autor/in / Beteiligte Person: | Loengarov, Alexander ; Lamiroy, Béatrice ; U0002030 ; Swiggers, Pierre ; U0015584 |
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Veröffentlichung: | 2006 |
Medientyp: | Hochschulschrift |
Sonstiges: |
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