Effectivité des droits économiques des femmes : cas du droit à l’eau à usage agricole en Mauritanie, au Niger et au Sénégal : rapport final

Le Projet de recherche-action : « Effectivité des droits économiques des femmes liés à l’eau à usage agricole » est intervenu dans le contexte Sahélien où l’aridité, quelque soit son niveau d’acuité, instaure une insécurité alimentaire (Jouve, 2004)1. Les pays d’Afrique au sud du Sahara connaissent une pauvreté presqu’endémique, en raison d’une forte corrélation entre un faible niveau d’accès à l'eau et la pauvreté2. La pauvreté affecte davantage les femmes plus vulnérables du fait de leur dépendance économique et de la pression des rapports sociaux de sexe inégalitaires. Dans ce cadre global, le Projet s’est déroulé en Mauritanie, au Niger et au Sénégal trois pays qui ont souffert des cycles de sécheresse et au sein desquels la gestion de l’eau ainsi que la ténacité des disparités de genre constituent des enjeux clé de développement. Ces trois pays pauvres et d’un niveau d’endettement élevé ont intégré l’agriculture irriguée dans leurs stratégies de développement, afin d’assurer la sécurité alimentaire et juguler la pauvreté des ménages (Mauritanie), pour accroitre la valeur totale du PIB agricole (Niger) et pour intensifier et sécuriser la production agricole. Les programmes d’agriculture irriguée en impliquant de nouvelles formes d’organisation de la production et de la gestion des ressources dont l’eau et la terre ont généré des changements d’ordre structurel, organisationnel et institutionnel et ont eu des répercussions différenciées sur les hommes et sur les femmes. C’est dans un tel contexte marqué par la précarité, la pauvreté et les inégalités de genre, que le projet s’est adressé à la question de l’effectivité des droits économiques des femmes liés à l’eau à usage agricole, dans le but d’en faire le diagnostic et de promouvoir au niveau des acteur-trice-s affecté-es par ces inégalités, le réflexe et pouvoir de mise en oeuvre de solutions appropriées.